« Le martyre constitue un élément constant de l’histoire de votre peuple, écrivait Jean-Paul II aux Arméniens, dans sa Lettre commémorant le 1700ème anniversaire du baptême de l’Arménie, le 2 février 2001.
L’emblème en est le sacrifice de Vardan Mamikonian et de ses compagnons [à] la bataille d’Avarayr (en 451) contre le sassanide Iazdegerd II qui voulait imposer au peuple la religion mazdéenne (…) les soldats furent exhortés à défendre leur foi par ces paroles :
“Ceux qui croyaient que le christianisme était comme un habit pour nous, sauront à présent qu’ils ne pourront pas nous l’ôter de même que l’on ne peut pas nous ôter la couleur de la peau” ».
Comment ne pas relier la geste de « saint Vardan » aux actuels combattants de l’Artsakh, la république autoproclamée du Haut-Karabakh ? A 90% arménienne depuis l’Antiquité et rattachée sous Lénine, en 1921, à l’Azerbaïdjan – donc à l’Union soviétique, cette région mérite sa liberté.
Sa population, comme l’enfant grec de Victor Hugo, a raison de réclamer de la poudre et des balles. La lutte contre l’empire ottoman n’est pas terminée et tout recul de l’ogre Erdogan est une victoire de la civilisation européenne.
L’héroïsme des patriotes arméniens, comme Jean-Armand Komchouyan, animateur de Solidarité Arménie (soutenez-les !), né en France et parti défendre la terre de ses pères, est véritablement un acte de martyre : un « témoignage », en grec.
Le martyr est témoin. Et chacun d’entre nous, par la grenaille, la plume ou la désobéissance, est martyr de son idéal. Martyrs, les médecins qui, menacés par l’interdiction de la clause de conscience, refuseront de pratiquer un avortement.
Martyrs, les bons Gaulois qui persisteront à instruire leurs enfants à la maison.
Martyrs, les dissidents qui refuseront la vaccination obligatoire, aujourd’hui contre la grippe de Wuhan et demain pour guérir de « l’intolérance » et du « racisme ».
Martyrs, les Français qui ne se précipitent pas sur leur masque en sortant de chez eux. Martyrs, les jeunes blancs qui refuseront de baisser les yeux devant une horde de petits Maghrébins haineux.
Nous sommes tous, à partir de maintenant, des martyrs.
Le martyr ne sacrifie pas toujours sa vie, il met en péril sa liberté, sa réputation, sa carrière ou sa vie mondaine pour une idée qui le dépasse.
Le martyr sert, offre son existence terrestre, trace un sillon en dehors de la couardise et du respect humain, trop humain.
Le martyr a les pieds dans la terre et les yeux vers le ciel : il combat et guette l’approbation du Tout-Puissant ou du destin, heureux de faire son devoir.
Quelle autre motivation peut-elle le guider ? L’espoir de conquérir le pouvoir ? Il n’en sait rien, le martyr, mais il veut pouvoir se regarder en face et dire à ses enfants : j’ai fait ma part.
Un don à Solidarité Arménie (solidarite-armenie.fr), un sourire à visage découvert pour un commerçant, un chemin de croix sur un sentier interdit pour cause de confinement, un paquito sur une place publique ou des tracts distribués dans la rue : à chacun son martyre.
Nous ne vivons pas une « dérive » totalitaire, mais un aboutissement logique. Tous suspects, tous martyrs !
Julien Langella
Retrouvez tous les samedis, dans le Quotidien Présent, les réflexions inspirées par l’actualité à Julien Langella, cofondateur de Génération identitaire et membre d’Academia Christiana.
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