« Si tout le monde était vacciné ici, on n’aurait pas de problème de places à l’hôpital, ni aux urgences, ni en réanimation », grogne le docteur Bonté à Ouest France (30/12/ 2021). On lui répondra que les problèmes de lits ne sont guère nouveaux et que l’hôpital français crie sa douleur depuis au moins trente ans.
Depuis l’émergence médiatique du coronavirus, tout se passe comme si la presse, la classe politique et les syndicats hospitaliers avaient oublié la vraie « crise » sanitaire : asphyxie budgétaire, pénurie de médecins et d’infirmiers, poids de la bureaucratie, gestion comptable incompatible avec la notion de service public… En effet, dénonce le Professeur Pruvot, président de la conférence des présidents de commission médicale d’établissement de CHU : « L’hôpital “performance” d’aujourd’hui, qui donne le dernier mot à celui qui a le droit et les finances, cela n’est pas une bonne chose, cela crée des dérives. » (Le Monde, 30 décembre) La loi Bachelot de 2009 est emblématique de cette transformation, puisqu’elle fait passer la nomination des chefs de service de la communauté médicale au pouvoir administratif. Le bureaucrate ne connaît que les chiffres. De droite ou de gauche, son tropisme technocratique le pousse à une conception matérialiste selon de basses considérations d’économe. Faut-il vraiment être un gauchiste forcené pour comprendre que soigner les gens n’est pas une activité comme les autres ?
Il est évident qu’un service hospitalier, s’il veut être efficace en toutes situations, paré à gérer les aléas sanitaires, représente toujours un grand sacrifice financier pour la nation. Le Covid-19 arrive à temps pour éteindre les derniers restes d’empathie et de solidarité nationale qui résideraient dans l’esprit réfractaire de quelques Français. Au nom d’une logique individualiste, on absolutise la « responsabilité » personnelle et la chasse aux non-covidistes est ouverte, épargnant (pour combien de temps ?) fumeurs atteints d’un cancer du poumon ou les obèses qui se font poser des anneaux sur l’estomac… Ainsi, on justifie a posteriori toutes les coupes budgétaires et le manque de volontarisme politique pour lutter contre la désertification médicale. Un Français bien sous tous rapports, mais rétif au covidisme, vaut moins qu’un islamiste qui a reçu ses deux doses de thérapie génique (car, non, ce n’est pas un vaccin). Un immigré clandestin qui jouit de l’AME, s’il a reçu ses injections réglementaires, aura toute la sollicitude de soignants « au bord du burn out » à cause de ces maudits « anti-vax »… Un abuseur d’enfants multirécidiviste peut déambuler dans le service pédiatrique de n’importe quel hôpital s’il a sagement reçu ses deux doses, mais vous, père de famille lambda, non. La pire des ordures sous perfusion de Pfizer a plus de droits que le citoyen français qui, ingénument, croit encore en l’adage « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». C’est qu’un autre proverbe a pris le dessus : « Diviser pour mieux régner ».
Nous vivons des moments troubles. Mais nous autres Français, fils d’une Eglise elle aussi malade mais qui en a connu d’autres, savons que les épreuves nous sont données pour être traversées. Alors, tenez bon ! L’avenir nous regarde.
Julien Langella
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Bravo pour cet analyse. Néanmoins, pour en avoir fait l'expérience entre cet été et le mois dernier entre différents hôpitaux, je peux assurer que ni l'hôpital ni les urgences ne sont inquiétés par des cas de COVID. Aux urgences du CHU de Metz, nous étions 3 à attendre après le médecin. Ils m'ont d'ailleurs fait attendre pendant des heures pour rien... Toute pathologie confondue, personne n'était atteint d'une maladie virale. Dans un hôpital de Metz (toujours) que j'avais coutume à visiter, personne dans les couloirs, aucun bruit, des bureaux fermés, au point de croire qu'il n'y a pas âme qui vive... Aux urgences de Trappes (78), quelques personnes (moins de 10) étaient en attente d'être vu par un médecin. Hormis…