La France est malade. Mais elle n’a pas attendu le Coronavirus pour souffrir du plus grand mal qui la ronge : le manque de courage.
La rapidité avec laquelle les autorités ecclésiastiques ont exécuté les mesures demandées par le gouvernement laisse pantois : dans les heures suivant les recommandations en ce sens, de nombreuses églises ont vidé leurs bénitiers, retiré la communion sur la langue et la paix du Christ. De même, les offices sont désormais interdits, considérés comme moins essentiels que le vote, l’achat d’un paquet de cigarettes dans un bureau de tabac ou de croquettes chez le vétérinaire. On n’attendait rien de notre gouvernement, mais on était en droit d’espérer un peu mieux de la part de nos évêques, dans la mesure où la répartition des paroissiens entre plusieurs offices dominicaux et le respect des mesures de distance sont compatibles avec le maintien de la messe. Les évêques ont plié sans réserve et avec une promptitude absolument sidérante. C’est véritablement la rapidité de leur mise en conformité avec les exigences gouvernementales qui suscite l’étonnement. Les évêques auraient pu, a minima, s’étonner que les élections soient maintenues et offrir aux Français une parole qui dénote, pointer du doigt les incohérences du discours gouvernemental en matière de « lieux essentiels ». Mais non : le devoir de « solidarité », euphémisme pour « ramper à plat-ventre », prime tout.
Une fois de plus, nos autorités ecclésiastiques ont montré qu’elles brûlent de se faire aimer du monde, bien contentes d’être réduites au rôle d’auxiliaire moral d’une modernité en phase terminale, jouant leur partition dans la société du spectacle rythmé par le fameux « vivre-ensemble ». Pas un mot de trop, quelques uns de moins à l’évidence, et guère l’ombre d’une liberté de ton.
La séparation de l’Eglise et de l’Etat montre son vrai visage, au cas où l’on aurait oublié les persécutions des années 1901-1906 : la neutralisation de l’Eglise, sa dissolution dans le grand gloubi-boulga inclusif et citoyen. Quelques prêtres courageux, surtout dans le bas clergé comme souvent, font entendre un autre son de cloche. Qu’ils en soient remerciés et, surtout, soutenus.
Manque de courage, bien sûr, du gouvernement, qui montrera toute l’étendue de sa faiblesse lorsqu’il faudra faire respecter les futures mesures de confinement dans les banlieues immigrées. Les habituelles scènes de pillage et de voitures en flammes feront le tour du monde. La France en sortira humiliée, comme toujours. Pour les catholiques et les patriotes, pour les derniers Français de bon sens en général, ce sera le grand test.
Qui continuera d’honorer Dieu au sein des églises bâties par nos ancêtres à une époque où l’on vivait au son des cloches ? Qui défendra nos prêtres lorsque la police, la même qui gazait les poussettes de la Manif pour tous et éborgnait les Gilets jaunes, défoncera la porte des presbytères ? Qui résistera à la tyrannie du numérique en refusant d’utiliser les tablettes promues comme remède à la fermeture des écoles ? Qui osera encore mettre en doute les bienfaits de l’obligation vaccinale dans un contexte d’hystérie collective ? Qui, sinon nous ?
Tribune de Julien Langella parue dans le quotidien Présent
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