Le sujet revient sur la table : faut-il rapatrier les enfants « français » de djihadistes retenus prisonniers en Syrie, qui grandiraient dans des camps de détention ?
Il y a certainement, dans le lot, toutes sortes de profil : des purs produits de la culture musulmane, descendants d’immigrés, et des enfants issus d’un couple mixte avec la mère d’origine française convertie à l’islam par son doux mari.
Ce serait le cas de Sara, un prénom d’emprunt, petite-fille de Jean-Marc et Monique, née à Roanne en 2003 (Marianne, 12 juillet 2021). Pour Jean-Marc et Monique, le fait que leur fille ait épousé un Arabo-Musulman devenu terroriste est sans doute le drame le plus violent de leur existence. Nés quelque part entre 1945 et 1970, ils sont les enfants du baby-boom, de Mai 68, de la chanson Let the sunshine in et du libéralisme giscardien. Qu’avaient-ils à transmettre à leur fille sinon un agnosticisme délavé, paresseux et mou, prompt à créer le vide identitaire, cet appel d’air pour l’islam conquérant ?
Le drame français est une histoire de famille, celle d’un renoncement, d’une immense fatigue civilisationnelle générée par une guerre mondiale présentée comme une « bataille pour la liberté et le droit », un « combat pour la dignité » alors que l’Europe, réduite à néant après Stalingrad, coincée entre la faucille communiste et l’enclume de l’american way of life, ne s’est jamais relevée de sa prétendue « victoire ».
Des millions de morts dans les deux camps et tout ça pour que des éleveurs de chameaux emportent nos filles dans le désert, et les traitent en incubatrices de futurs djihadistes. Buisson a raison : l’islam prospère sur le vide occidental.
Les vraies questions sont : ces « enfants français », sont-ils encore des enfants ? Sont-ils toujours français ? A-t-on les moyens de vérifier leurs intentions, une fois rentrés en France ? Dans quelle mesure sont-ils liés aux réseaux islamistes ? Dispose-t-on du temps nécessaire pour étudier leur situation au cas par cas ? Le drame de ces « enfants français », c’est le vide culturel, spirituel ; nous l’avons dit. Mais c’est aussi le métissage. Leur drame est un drame de métis.
Parfois, cela finit bien, comme le « colonel Yusuf », jeune Français enlevé par les Barbaresques, qui, une fois entré en contact avec les soldats français, participera à la conquête de l’Algérie. Mais la France du colonel Yusuf, c’était celle de Napoléon, de Louis XVIII et de Charles X, puis celle de Louis-Philippe. Oh certes, ça ne valait pas saint Louis, mais les Français du XIXe siècle n’étaient pas encore des zombies consuméristes sous perfusion quotidienne de Hanouna.
Celle de la petite Sara, c’est la France de Emmanuel Macron. Si les fils ne peuvent être tenus responsables des fautes paternelles, le Livre d’Ezéchiel dit aussi : « Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des enfants en ont été agacées ». Le drame de ces enfants est une fatalité dont personne n’a la clef.
Nous ne sommes pas à Hollywood : aucun GI ne va sauter sur les camps de détention syriens. Dans le monde réel, il y a des conséquences collectives pour des actes individuels. Que la détention de ces enfants nous servent d’exemple et de leçon.
Julien Langella
Retrouvez tous les samedis, dans le Quotidien Présent, les réflexions inspirées par l’actualité à Julien Langella, cofondateur de Génération identitaire et membre d’Academia Christiana.
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