29 Avril 2020, me vient l'idée de «violer» la nouvelle loi républicaine concernant le « sacro-saint » confinement, oui, je le nomme ainsi car c'est bien en vertu de cela que la République, nous a privé du point culminant de notre liturgie catholique, à savoir la Semaine Sainte et le Dimanche de Pâques. Chose inouïe dans l'histoire... « N'ayez pas peur » c'est ce que nous dit le Christ trois cent soixante-cinq fois précisément dans les écritures, et je crains, que nous ayons cédés, individuellement et/ou collectivement à cette peur créée par l'intelligentsia médiatico-politique à la solde du fameux gang Buzin-Levy-Salomon...
Venons en à notre sujet, bien plus réjouissant. C'est en roulant donc, sur les routes du Dauphiné, que je vis un panneau m'indiquant un sanctuaire nommé Notre Dame de l'Osier... Il ne m'en fallait pas plus pour déclencher ma curiosité de mauvais citoyen républicain et d'aller voir sur place ce que je pourrai bien y découvrir.
Après avoir arpenté des routes sinueuses me voilà enfin arrivé dans un charmant petit village avec une magnifique vue sur le massif du Vercors. Un fait assez frappant en arrivant sur place, c'est cette grande Basilique sur la place centrale...
Lieu de pèlerinage datant de 1649
En effet, après être entré dans cette basilique et ayant trouvé des documentations à disposition, je découvris la merveilleuse histoire de ce village qui n'était autrefois qu'un petit hameau...
Ce hameau était à l'époque situé à une lieue du bourg, une vingtaine de personnes y vivaient parmi lesquelles, Pierre Port-Combet qui était un huguenot tandis que son épouse Jeanne Pélion était catholique. ( La région était en proie à de nombreux conflits entre Catholiques et Huguenots, du fait de la grande présence de ces derniers)
A cette époque les grandes fêtes religieuses sont obligatoirement chômées par tout le Royaume (autre temps, autres mœurs...)
C'est donc le cas de ce fameux 25 mars 1649, fête de l’Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie.
Mais Pierre, en bon huguenot (nous dirions aujourd'hui en bon républicain) n’a que faire de cette grande fête mariale et, bravant la stricte interdiction du travail, malgré les supplications de son épouse, il prend sa serpette et s'en va au champ tailler son Osier.
Après quelques instants de labeur, il constate que sa serpette et ses vêtements sont couverts de sang. Croyant s’être blessé, il rentre chez lui et, aidé par sa Femme, se nettoie… Mais il ne se trouve point de blessure.
Accompagné de son épouse il retourne près de l’arbre, reprend son travail : l’un comme l’autre constatent alors que le sang coule des coupures de l’osier. Un voisin qui passe est témoin de la scène. La rumeur de ce fait extraordinaire se répand...
Pierre est poursuivi et condamné par la justice du Roi pour avoir bravé l’interdiction de travailler en ce jour de fête. Il sera ensuite interrogé par une commission d’enquête religieuse diligentée par Monseigneur Scarron, Prince-Evêque de Grenoble.
L’événement est jugé d’importance par les autorités religieuses, et il va largement dépasser les frontières de la région. Les pèlerins commencent à venir prier autour de l’osier miraculeux.
L'APPARITION MARIALE 8 ANS PLUS TARD, EN MARS 1657
Un matin, Pierre travaille aux champs, aux alentours de midi une « demoiselle, vêtue de blanc et un manteau bleu », l'y surprend et le force à arrêter l'attelage de ses bœufs ; elle lui annonce que « le temps de sa fin approche, que s'il ne change de son état, il sera un des plus grands tisons d'enfer qui fut jamais et que s'il en change, elle le protégera devant Dieu» Il hausse les épaules, se détourne et reprend alors son travail.
Cependant un sentiment l'envahit et il se prend à souhaiter la revoir. Mais « la plus belle créature qui se puisse voir au monde » s'est transportée à l'autre bout du vallon. Cette fois-ci, il n'hésite plus, Pierre prend ses jambes à son cou et la poursuit dans une folle course à travers champs jusqu'à l'approcher à « une douzaine de pas ». En vain : elle ne daignera plus le regarder et disparaît.
Ce n'est que le 15 août 1657, sur son lit de mort, que Pierre Port-Combet abjure l'hérésie protestante et reçoit in extremis les sacrements du viatique et de l'extrême-onction.
Il meurt le 21 août 1657 réconcilié avec la Sainte Église Catholique.
L'année suivante la basilique s'élève. Les miracles se multiplient. La ferveur est à son comble : dix messes sont célébrées par jour à Notre- Dame-de-l'Osier.
L'EVOLUTION DE CE LIEU APRES CE MIRACLE
Les miracles se succèdent au rythme des pèlerinages : 27 reconnus entre 1656 et 1660, 9 entre 1661 et 1670. Ainsi le sanctuaire, terre de miracles, va-t-il connaître plus de 100 ans d’une intense activité religieuse.
Le 18 novembre 1790, les moines Augustins sont chassés de l’Osier. La révolution, ici comme ailleurs, va bouleverser la vie du village. L’église est pillée, et bon nombre des objets de culte détruits. Les morceaux de la statue de la Vierge et les restes de l’osier sanglant sont cachés dans les bois par les habitants.
La Restauration verra le retour de quelques prêtres, mais le sanctuaire ne retrouvera pas sa fréquentation passée.
En 1830, Notre-Dame-de-l’Osier est érigée en paroisse. Puis, en 1834, la toute jeune Congrégation des Oblats de Marie Immaculée est appelée pour s’occuper du pèlerinage.
Les Oblats construisent l’Hospice de Bon-Rencontre en 1840 et créent une communauté d’Oblates chargée de l’hospitalité des pèlerins lors de leurs séjours à l’Osier. En 1841, ils ouvrent un noviciat qui recevra jusqu’à 70 pensionnaires par an. Cette maison de formation religieuse donnera à l’Afrique, aux Indes et à l’Amérique du Nord bon nombre de missionnaires.
En 1856, l’inauguration de la tour jointe à la chapelle de Bon-Rencontre (lieu d’apparition de la Vierge) attire 30 000 pèlerins.
Le 17 mai 1858, les Pères Oblats posent la première pierre d’une nouvelle église, l’actuelle basilique, sur les plans d’Alfred Berruyer. Sa construction durera 10 ans, mais elle ne sera jamais terminée, faute d’argent ! Elle restera sans les flèches de ses clochetons et sans le campanile qui, sur sa droite, devait supporter les cloches. Inaugurée en 1868, consacrée le 8 septembre 1873, elle sera érigée en Basilique Mineure par Pie XI en 1924.
Les décrets de 1880 contre les congrégations religieuses, entraîneront, le 4 novembre, l’expulsion des Oblats de Marie Immaculé, mais, avec la complicité des habitants, ils resteront dans le village. La laïcisation de l’école communale, en 1895, les conduira à ouvrir une école libre, tenue par les sœurs de l’hospice. Après le vote de la loi contre les congrégations religieuses du 1er juillet 1901, le noviciat quittera définitivement l’Osier pour l’Italie : 62 générations, soit 1346 novices auront été formés à l’Osier, 542 resteront Oblats jusqu’à leur mort, 12 deviendront évêques, 3 supérieurs généraux, et un, Joseph Girard, sera canonisé.
L’école libre sera fermée le 20 avril 1903, les sœurs expulsées. Les Oblats subiront le même sort le 16 juin 1903.
Le 27 juillet 1908, les Oblats reprennent possession du sanctuaire et redonnent au pèlerinage tout son éclat. En 1923, 10 000 pèlerins assistent au cinquantenaire du Couronnement de la Vierge.
De nouveaux miracles sont signalés : 8 sont recensés entre 1834 et 1939.
Signalons particulièrement celui-ci, le dernier à avoir été officiellement enregistré : en 1915, Paul Brichet, de Saint-Jean-en-Royans, invalide de guerre, réformé pour rhumatismes articulaires contractés dans les tranchées, il vient en pèlerinage à l’Osier, il repart guéri, laissant ses béquilles et un ex-voto en remerciement..
LA SITUATION AUJOURD'HUI
Aujourd'hui, il n'y a plus de communauté religieuse, mais une EHPAD. Les différents tracts présents à l'intérieur de l'Eglise ne laissent pas de doutes quand à la vision œcuménique et conciliaire des prêtres y célébrant encore quelques rares offices...
Pour conclure, je pense qu'il est important, peu importe l'endroit où vous vivez sur le territoire, de découvrir ou de redécouvrir ces lieux qui nous sont chers et qui se meurent petit à petit dans l'oubli et l'indifférence la plus totale de notre peuple déchristianisé.
Je fus frappé d'effroi en réfléchissant, sur le chemin du retour, au fait que je vis ici depuis maintenant 19 ans et que je n'avais aucune connaissance de ce lieu... Un triste exemple de la crise de la transmission que nous subissons depuis maintenant plusieurs décennies.
Je crois que ce constat étant fait, il ne nous reste plus qu'à nous lever et à nous réapproprier notre culture et surtout à la faire revivre pour la transmettre de nouveau aux générations suivantes...
Soyons les maillons d'une même chaîne pour que la France renaisse de ses cendres et que le Christ soit notre boussole en lieu et place de la Gueuse.
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