L’université new-yorkaise de Columbia vient d’annoncer que les traditionnelles cérémonies de remise de diplôme seront déclinées selon l’appartenance raciale ou sexuelle ainsi que d’après le niveau de revenu.
« Ces événements permettent aux membres de chaque communauté de prendre davantage conscience des expériences identitaires et communautaires qui ont influé sur leur vie étudiante, depuis leur entrée sur le campus jusqu’à la remise de leur diplôme. » (Le Figaro, 17 mars 2021).
Des expériences similaires ont déjà été menées aux Etats-Unis : à Georgetown, quartier historique de Washington où fut tourné L’Exorciste (visiblement, il y a encore du boulot), à Portland ou au Texas, patrie du libre-port d’armes et de la peine de mort !
La déclaration offusque tout naturellement les commentateurs conservateurs, qui relèvent que l’idéal ségrégationniste du Ku Klux Klan est réalisé par la nouvelle gauche morale sous les oripeaux du droit à la différence. Chassez la race et elle revient au galop. Le néo-antiracisme, qui s’exprime à l’Université française par le biais de conférences destinées aux « racisés », confirme le constat posé il y a quelques années par Eric Zemmour et tant d’autres : c’est la victoire posthume d’Adolf Hitler.
Mais doit-on véritablement combattre l’hystérie raciale néo-progressiste avec les arguments de l’universalisme et du « mérite » comme seul moyen de distinguer les personnes ? A l’heure du multiculturalisme, conséquence de l’immigration-invasion, qu’on le veuille ou non, plusieurs peuples cohabitent à l’intérieur d’un grand nombre d’Etats occidentaux. Aucune politique d’assimilation n’a jamais été mise en œuvre et cela aurait été folie.
En effet, l’intégration culturelle ne se décrète pas, elle se forme naturellement lorsque le nombre d’immigrés est faible et que ces derniers partagent avec le pays d’origine un même fond civilisationnel, comme la religion catholique.
L’assimilation se réalise également lorsque le pays hôte est fort et sûr de lui, et que sa population possède une forte conscience identitaire. On ne s’assimile pas au néant ; on s’assimile à un peuple. Or, les Français ou les Etats-Uniens sont-ils encore un peuple ?
Si tant est que le melting pot nord-américain ait jamais engendré un « peuple » digne de ce nom… Parce qu’elle cherche à flatter les minorités ethniques, l’initiative de ces universités est blâmable. Mais pour nous autres Européens, est-il pertinent d’aller contre la réalité démographique la plus évidente ? Peut-on ignorer la faible fécondité des Blancs ? Un pays ne se gagne-t-il pas, aussi, par des familles nombreuses et rayonnantes ? C’est ce qui a manqué aux chrétiens du Liban et c’est ce qui nous fait défaut cruellement.
On ne va pas contre le retour du réel, on l’assume et on s’adapte de manière offensive. C’est bien une communauté en particulier qui transmit un savoir immense au monde, celle à laquelle appartiennent les génies dont les noms trônent au fronton de l’Université de Columbia — « Homère. Hérodote. Sophocle. Platon. Aristote. Démosthène. Cicéron. Virgile » : tous blancs. Blancs ? Oui, nous le sommes. Oui, nous en sommes fiers.
Julien Langella
Retrouvez tous les samedis, dans le Quotidien Présent, les réflexions inspirées par l’actualité à Julien Langella, cofondateur de Génération identitaire et membre d’Academia Christiana.
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