Un énième « spécialiste » anonyme, du nombre de ceux qui trouvent un journaliste complaisant à la moindre bafouille, évoquait « l’effet galette des rois » pour justifier un rebond de la grippe de Wuhan.
La tyrannie sanitaire s’applique ainsi à tout régenter, culpabilisant le Français lambda pour mieux lui faire accepter, in fine, le vaccin libérateur. Soit dit en passant, le gouvernement français s’y prend à merveille : les retards de distribution des doses et autres lenteurs logistiques créent une grogne dans la population, que les médias montent ensuite en épingle pour forcer Matignon et l’Elysée à accélérer le processus de vaccination. Jupiter aura donc écouté ses sujets et pris en compte leurs inquiétudes. C’est une stratégie efficace.
D’autres renards dans l’histoire, comme le brillant Hernán Cortés, Jules César des Amériques, adopta cette tactique pour inciter ses hommes à le déclarer « capitaine général », afin de mener à bien la conquête qu’il prévoyait depuis le tout premier jour.
Le cardinal Sarah vient d’annoncer que l’imposition des cendres, le premier jour du Carême, n’aura pas lieu comme chaque année. Le prêtre devra « laisser tomber » les cendres sur la tête des fidèles « sans rien dire », a annoncé la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements (Famille chrétienne, 12 janvier 2021). Tâchons d’éviter « l’effet Mercredi des cendres »… Mais tâchons aussi d’éviter « l’effet Baptême » et bannissons l’onction d’huile bénite et de sel. Mettons donc en place le baptême par coton-tige ou pistolet à eau. D’autre part, attention à « l’effet Aspersion » et remisons les goupillons au placard. Une bénédiction à distance, par le biais d’un simple signe de croix, ne suffit-elle pas ? Et puis, de grâce, prenez garde à « l’effet Bague au doigt » ou « Baiser sur le parvis », par lesquels des mariages peuvent soudainement créer de périlleux foyers d’infection. Les prêtres ou les maires de nos communes ne peuvent-ils pas recevoir nos consentements par messagerie Internet ?
L’hystérie avec laquelle les contacts corporels sont bannis de l’espace public a été démultipliée par la tyrannie sanitaire mais n’est que l’aboutissement d’une vieille tendance iconoclaste. La bise est largement moquée à l’étranger, surtout dans les pays anglo-saxons, phares de cette modernité puritaine ou l’on se « hug », où l’on s’embrasse, sans toucher la joue de son interlocuteur.
Parallèlement à cela, la misère affective et la pornographie explosent. Avec le schisme protestant et la déchristianisation de l’Europe, nos sociétés se sont d’abord désincarnées : « Comment ? Un Dieu fait homme ? Mais pourquoi faire ? Qu’il reste là-haut, dans ses nuées ! Ici-bas, nous sommes déjà en bonne compagnie, avec Marianne et Mammon ».
À cette désincarnation, victoire posthume du catharisme et autres hérésies médiévales qui vouaient le corps aux gémonies au nom de la pureté de l’esprit, a succédé tout naturellement le déracinement. Celui-ci nous a rendu mûr pour l’ultime aventure prométhéenne : le transhumanisme et la dématérialisation dont la grippe de Wuhan fournit l’occasion d’un déclic. Alors, maintenant, place à « l’effet Liberté » !
Julien Langella
Retrouvez tous les samedis, dans le Quotidien Présent, les réflexions inspirées par l’actualité à Julien Langella, cofondateur de Génération identitaire et membre d’Academia Christiana.
5, rue d’Amboise - 75002 Paris Téléphone : 01.42.97.51.30 W W W . P R E S E N T . F R
Comments