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La réponse du faible au fort : leçons des contre-attaques hongroises




Voici cinq thématiques pour lesquelles la Hongrie a conduit une politique dissidente par rapport à la norme européenne.


1°) La migration

En 2015, le gouvernement hongrois ne fait pas sécession vis-à-vis du cadre juridique européen ; il s’obstine au contraire à l’appliquer. Il fait sécession de la soumission aux dogmes de la société multiculturelle et à l’hystérie égalitaire et humanitaire que propagent les médias dominants. Une forme de reconquête s’opère les mois suivants en Europe centrale. La position hongroise fait des émules et mobilise le groupe de Visegrad comme région opposée à l’obsession multiculturelle.


2°) Famille

La politique familiale s’impose comme l’axe de travail prioritaire du gouvernement hongrois. En 2015 sont lancées deux aides cumulables pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros. Cet effort d’ordre matériel complète la valorisation de la famille et des valeurs traditionnelles. Le nombre de mariages annuels a doublé entre 2010 et 2021, dans le même temps le nombre de divorces et d’avortements a presque baissé de moitié. Le taux de natalité est passé de 1,25 en 2010 à 1,55 en 2021, ce qui demeure insuffisant. En effet, les élites hongroises se trouvent déchirées entre la conquête d’une meilleure place dans la compétition économique globale et la défense de valeurs minées par l’économisme.


3°) Médias

La reconquête médiatique obéit à un rapport de forces impitoyable et élémentaire : acheter des parts d’audience et y diffuser son information. La complexification du discours vient une fois qu’une puissance médiatique autonome s’est installée. En 2010, la politisation des médias publics a été exploitée sans restriction par les vainqueurs. Les médias traditionnels sont moins consultés parmi les jeunes générations acquis à un mode de vie citadin et numérique. De ce fait, le tempo médiatique est encore à l’initiative des forces libérales. Loin de tuer la presse, l’avènement de médias conservateurs a permis de diversifier l’information.


4°) Magistrature

La magistrature était il y a une douzaine d’années un bastion de l’élite communiste antérieure que le changement de régime n’avait pas atteint. Le Fidesz s’est employé à purger le pouvoir judiciaire en sécession vis-à-vis de l’intérêt national au moyen d’une mise en retraite anticipée. Il ne s’agit rien moins que d’une reconquête du pouvoir judiciaire. L’âge du départ à la retraite des juges passe de 70 à 62 ans. Le temps a également donné raison aux conservateurs hongrois, puisque chaque année érode les effectifs du régime antérieur et permet l’entrée en fonction de nouveaux magistrats.


5°) Religion

Le but affiché est l’exaltation de la continuité historique nationale et des « formes d’existences issues de la culture chrétienne » (dixit Viktor Orban). Après l’athéisme de l’époque socialiste, le gouvernement actuel tente de redynamiser les cadres traditionnels de la société. L’objectif est de s’appuyer sur les communautés constitutives de la nation. La politique familiale trouve un appui évident dans la morale religieuse. En matière d’éducation également, l’Etat fait des Eglises des partenaires privilégiés de la petite enfance jusqu’à l’université.


Ces quelques exemples l’attestent, ce que la Hongrie accomplit depuis 12 ans doit être pris au sérieux. C’est un effort de refondation nationale que la Restauration a échoué à accomplir entre 1815 et 1830, et que de le général de Gaulle n’a pu réaliser durant les années 1960.


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