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L’œil de Lucile, hommage à la femme

En cette journée de la femme, une jeune bénévole d’Academia Christiana nous propose son hommage à la femme.




Tu n’aimes pas particulièrement ce jour car les écervelées de gauche se le sont approprié comme un jour du droit au vulgaire, droit à la supériorité, du droit à tout et à rien. Pour toi l’essence même de ce jour n’a pas de sens. Tu préfères aller volontairement te coiffer du foulard rouge à pois blancs et retrousser les manches de ta chemise bleue pour travailler, plutôt qu’aller brailler dans la rue, à moitié dénudée, que les joueuses de football devraient avoir le même salaire que les joueurs, qu’il est scandaleux que Blanche Neige n’ait pas donné son consentement au baiser du prince charmant.

Et tu as bien raison : pas de supériorité, pas d’infériorité mais une égalité de dignité aux yeux du Créateur et de tous, une complémentarité et des différences qui font la richesse et la complexité de la nature humaine.

Travailleuse, mariée, mère, aïeule, juste femme, on ne te doit pas plus d’hommage aujourd’hui qu’on en doit à la nature ou au Créateur. Tes conditions de vie ne sont peut-être ni meilleures ni pires que celles des hommes, mais pourtant lis ceci.

Petite fille encore innocente, ton sexe marque déjà ta chair et ton esprit. Cette différence que tu ne comprends pas forcément, tu apprends à vivre et à te construire avec elle.

Encore inconsciente de ce que cela implique, ton corps est frappé de cette marque biologique qui va au-delà de l’accès à la maternité, et qui déjà te forme à endurer patiemment les épreuves.

Puis s'enchaînent les belles années, les beaux projets, les belles amitiés, tu te construis et te formes, tu deviens qui tu es. La jeunesse est le temps où tu découvres tes qualités, tes défauts et les traits de ton caractère, dont certains que tu arbores fièrement et d’autres que tu combats inlassablement.

Viennent les épreuves, les manquements, les assauts, les deuils, et parfois tu pleures car c’est dur, et coulent non pas des larmes de minette, mais bien des larmes amères, des larmes de leçons, les larmes qui marquent en bien.

Puis c’est le temps de la rencontre avec l’autre sexe, tu démontres ta résilience désormais inscrite en ton sang, avec l’autre il faudra bâtir, construire malgré les difficultés, malgré la fragilité de ton corps parfois bouleversé. Il faudra bâtir avec l’autre, avec les qualités, les défauts, la force et les fragilités propres à chacun de vous.

« Oh bel ami, ce que mon cœur conçoit, c’est de posséder tes biens, ton bras posé sur mon bras » proclame un chant d’amour de l’Egypte ancienne, autrefois déclamé dans les rues par les scribes. Unie à la force masculine, reposant en sa simple présence, et à laquelle se joignent tes œuvres de femme, tu fais de la demeure familiale, du foyer, le havre de paix fertile dans lequel jaillit la vie qui se déploie et qui te survivra.

Tu souffres beaucoup pour y arriver, tu supportes beaucoup, tu endures beaucoup. Les amitiés t’aident à avancer. Bien qu’il soit tentant de te plaindre et de t’épancher dans de vaines paroles, c’est tout de même souvent dans le silence, l’intériorité, et parfois même dans l’incompréhension que tu offres humblement tes peines pour ceux que tu aimes. Tu as une capacité à prendre acte des évènements et à te construire à travers eux.


Que tu l’offres dans la foi, ou que tu l’acceptes et ailles simplement de l’avant, je voudrais te dire que tu es remarquable, que tu es femme de France, et que tu ne mesures pas l’ampleur du bien que tu répands.


Belle journée,

Lucile



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