Intelligente et jolie, Marie-Chantal est bourgeoise, candide et accueillante. Marie-Chantal est macroniste. En bref, c’est l’élite. De l’autre côté de la table, terrible et terrifiante, c’est le grand méchant loup, c’est l’extrême droite. Avec fraicheur, Frédéric Saint Clair nous invite à lire sous le soleil du printemps, pour affiner nos idées.
Rassurons-nous, le grand méchant loup n’est pas seulement un conte pour enfants. Ce qui est qualifié « d’extrême droite » aujourd’hui est globalement le spectre politique qui s’étire à la droite d’Éric Ciotti : 32 % des votants du pays, onze millions et demi de personnes bien réelles. Ce qui est qualifié d’ « extrême droite », aujourd’hui, ce sont les familles politiques dont la culture idéologique est fondée sur la philosophie réaliste. Rien de plus, rien de moins.
S’appuyant sur Carl Schmitt, Kant et bien d’autres sans s’y cantonner, l’auteur met en lumière l’écart principal qui sépare sa pensée, de droite, et celle de Marie-Chantal, centristo-mondialiste : le sens politique de l’ennemi et sa définition. D’un côté, l’on pense que « si nous ne voulons pas d’ennemis, nous n’en aurons pas » et de l’autre on sait que, même avec la meilleure volonté du monde, « c’est l’ennemi qui vous désigne ».
Tout au long de sa discussion, il traduit pour nous idées, débats et polémiques. Port de l’abaya ou religion, grand remplacement ou démocratie, laïcité ou civilisation, deviennent des objets quantifiables, un langage politique. Avec tact, il aborde les notions de prise du pouvoir, de bannissement et de mort pénale. Dans leur cadre juridique, ce sont des outils de souveraineté de l’État dans une guerre de civilisation. Cette guerre silencieuse où la culture remplace les armes et où le bruit des médias efface le sang qui coule.
Alors oui, Marie-Chantal est jolie et intelligente mais elle est macroniste. Et après avoir lu ce livre, elle devrait se rendre compte que l’idéologie cosmopolite n’est pas une maladie incurable mais un danger pour sa sécurité.
Eudes
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