On peut dire que la droite nationale au sens large se réunit depuis quelques années sur l’enjeu majeur du Grand remplacement. Mais la grande nouveauté, c’est la tyrannie sanitaire, qui rivalise avec le Grand remplacement en tête des motifs de détestation au sein de notre mouvance.
Le covidisme est un projet révolutionnaire fondé sur la peur irraisonnée du coronavirus de Wuhan. Il est très proche, dans sa morphologie, du wokisme. Ce dernier, pour remodeler la nature humaine, invoque des périls fantasmés : la « grossophobie », le « patriarcat », de la même façon que le covidisme promet la quasi-extinction de la race humaine à cause du Covid-19. Le covidisme justifie l’abolition des marques de sociabilité naturelle et de communication non-verbale (main serrée, sourire visible, bises…), la ségrégation des non-injectés via le Passe et l’infâme marginalisation des « cas positifs », la numérisation à tout crin (téléconsultations, télétravail démultiplié, télérendez-vous…), les projets de facturation des soins pour les non-injectés (amendement Huygues n°4857, pour l’instant refusé) et autres « grands bons en avant » à la sauce maoïste. Soit le Grand effacement de principes et de pratiques fondateurs de la vie en commun selon les Européens : la solidarité et l’unité nationales, le visage découvert, les relations d’homme à homme… La similitude avec le wokisme est troublante, puisque lui aussi prétend modifier le réel concrètement vécu en séparant les « racisés » des « non-racisés » (les Blancs), en « protégeant » les « non-binaires » de « l’intolérance » des « cisgenre » : remplacez « non-racisés » et « cisgenre » par « anti-vax », et vous obtenez exactement le même discours ! Enfin, les deux sont un mélange de narcissisme individualiste et de contrôle social, le premier encourageant l’émergence du second par une escalade misérabiliste : les non-injectés seraient des meurtriers en puissance et les « non-racisés », des racistes innés. Il faut donc les mettre à l’écart pour préserver la bonne société : une minorité de timbrés. Avec le passe en entreprises, dans les cartons de la Macronie, les réfractaires pourraient même perdre leur moyen de subsistance. Personne n’aurait imaginé cela il y a seulement un an, alors que la machine s’était déjà sérieusement emballée. Depuis 2020, les retards de langage chez les enfants, la consommation d’antidépresseurs chez les jeunes, les violences domestiques ou les séparations ont explosé.
Voilà le bilan, pour le moment, du covidisme. Il y a d’ores et déjà des comptes à rendre et les vrais assassins sont bien les artisans de cette révolution : je ne pleurerai pas sur le sort des députés menacés de mort, qui ont ainsi la chance de vivre une expérience plus directe de la volonté populaire. De fait, le covidisme a rebattu les cartes : si un résistant sincère ne peut voter pour un immigrationniste, il ne peut, tout autant, choisir un covidiste, aussi « modéré » soit-il. Y a-t-il des communistes ou des islamistes modérés ? Le covidiste est aussi dangereux qu’un bolchévique, il doit être socialement neutralisé. En 2022, pas une voix pour le covidisme, pas une voix pour les complices du Grand effacement !
Julien Langella
Retrouvez tous les samedis, dans le Quotidien Présent, les réflexions inspirées par l’actualité à Julien Langella, cofondateur de Génération identitaire et membre d’Academia Christiana.
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