En France, le film Dune, adapté du célèbre roman de science-fiction paru en 1965, réalise un franc succès : 878 409 entrées sur 892 écrans, soit le second meilleur démarrage depuis la sortie de Star Wars IX en décembre 2019.
Pour confirmer la sortie du second opus, il faut attendre fin octobre, lorsque Dune envahira les salles obscures outre-Atlantique. C’est l’histoire d’une planète désertique, mais riche comme les déserts d’Arabie : l’épice, poussière de sable utile au voyage interstellaire, est une manne qui attire tout l’Univers.
Le « pétrole » d’Arrakis est moissonné par différentes « Maisons » qui en reçoivent l’exploitation comme les seigneurs du Moyen Age se voyaient concéder un fief. Les Harkonnens sont de grandes brutes sujettes à l’obésité qui ont labouré le sol d’Arrakis pendant 80 ans et le quittent en laissant derrière eux des infrastructures sabotées et du ressentiment au cœur des populations locales. On pense évidemment au passage des Américains en Afghanistan, ou en Europe après la Seconde guerre mondiale. Les Harkonnens sont d’ailleurs obsédés par le profit, et comme de bons Anglo-Saxons, spéculent à souhait sur une denrée vitale, à l’instar du Britannique William Pitt faisant de la rétention de blé au plus fort de la crise alimentaire française de 1788…
En face, les Fremens, indigènes de « Dune » – surnom de la planète Arrakis, se désolent de voir leur patrie soumise aux intérêts les plus variés. Dévots d’un culte ancien aux accents orientaux, ils se rapprochent des Hébreux de l’Ancien Testament et attendent le Messie qui déclenchera la guerre sainte libératrice. Les pèlerins fremens affluent dans la capitale, Arakeen, pour prier à quelques pas des dattiers sacrés. Ceux-ci consomment chacun l’équivalent de cinq fois l’eau bue par un homme en une journée. Sur une planète sans cours d’eau, cela représente un sacré « gâchis » songe le Duc Leto… Mais le jardinier le corrige : « ces arbres sont sacrés ». Le culte rendu à la divinité sur Arrakis vaut bien plus que la richesse financière.
Entre Mamon et Dieu, les Fremens ont choisi. Entre Harkonnens à bannière étoilée et Fremens enracinés, se dressent les Atréides, sortes d’Ecossais venus pour diriger et pacifier autant que pour tirer un revenu confortable de l’épice. Véritables Européens, les Atréides sont les pires ennemis des Harkonnens, qui ne supportent pas d’avoir perdu leur fief de Dune. La victoire sur les Harkonnens viendra d’une union inattendue entre ces Européens de science-fiction, gouvernants justes et droits comme les Romains de l’Antiquité, et les Fremens, ces premiers chrétiens enflammés. Alliance de la sagesse et de la ferveur, de la raison et de la foi contre le dieu Argent.
Les Fremens ont trouvé leur messie en la personne de l’héritier atréide : Paul. L’apôtre des nations envoyé par le Christ au cœur du Vieux Continent, Rome, n’était-il pas, lui aussi, prénommé « Paul » ?
Les Atréides sont une vieille et glorieuse Maison qui dégénère, mais sa dignité et son souci de la personne (les membres du conseil atréide parlent librement dans le respect de l’autorité ducale) en font le meilleur terreau pour embrasser l’espérance fremen. A l’instar des gréco-romains devant la « folie » chrétienne. Dépouillement et espérance, une leçon à retenir de la saga Dune…
Julien Langella
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