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Du passe sanitaire au passe écologique






Cela fait des années que les « gestes écocitoyens » sont promus à tout bout de champ par une caste politique forte avec les faibles (fumeurs, automobilistes, personnel hospitalier, Gilets jaunes…) et faible avec les forts (GAFAM, grandes surfaces, prédateurs financiers…)


Tous, pour des raisons diverses, font assaut des consciences pour inciter à l’achat d’ampoules basse tension, fermer le robinet ou trier ses déchets. Une telle unanimité surprend : de l’extrême-gauche à la droite, du président Netflix à Nicolas Hulot en passant par les militants EELV les plus allumés, de Sandrine Rousseau (la sorcière woke qui fait passer les Verts pour un club de lecture balzacien) au pédovore franco-allemand.


Pour les écologistes authentiques, héritiers de Jacques Ellul et du prophète Isaïe (« Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison, Et qui joignent champ à champ, Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’espace », Isaïe, 5-8), ce discours est diaboliquement inoffensif, exonérant les principaux pollueurs : l’industrie et les gouvernements complices.


Imposé depuis l’enfance, ce discours de la « responsabilité personnelle » fait peser sur les épaules du citoyen lambda le fardeau de l’ascèse verte, afin d’épargner les pharisiens du turbo-capitalisme. Tandis que leurs pesticides achèvent d’empoisonner les agriculteurs et nos terroirs, les propriétaires de diesels devraient se soumettre, à l’entrée des centre-ville, aux « radars » préconisés par le ministre de la Transition énergétique : « la moitié de la population va voir ça dans sa vie quotidienne » (France Info, 28 mars 2021).


Tous ceux qui sermonnaient les Français depuis vingt ans, pariant sur une prise de conscience collective, dans le sillage du film Demain, ont préparé le terrain au monstre qui se profile sous nos yeux : le passe « écologique ». Beaucoup des opposants les plus radicaux au Système n’ont pas compris ce qui se tramait. L’éthique de « responsabilité » n’était pas seulement un alibi pour ne rien changer, cache-sexe d’un libéralisme déchaîné, mais de la même manière que l’appel aux « gestes barrière » préparait le passe sanitaire, les suppliques larmoyantes en faveur des gestes « écocitoyens » justifient désormais le techno-bolchévisme arc-en-ciel, puisque ces maudits Français ne sont pas capables de sauver le climat tout seuls… « La transition écologique en douceur n’existe pas », affirme le soixante-huitard attardé reconverti dans les panneaux solaires (L’Obs, 24 août 2021).


Sur Facebook, le patron d’une boîte de com’ à l’objet social prétentieux, version discount de George Soros, observe que « face à la crise du Covid, nous avons accepté que l’intérêt collectif passe avant nos libertés », et propose des « restrictions sur la climatisation, la viande, la voiture » pour dénouer « la crise écologique ». Nous avons cru possible de concilier mondialisation et bons sentiments écolos, et nous avons confondu la nécessaire dictature de salut public avec le repoussoir nord-coréen. Faute d’avoir restauré l’Etat de fer capable de résister aux puissances d’argent, nous récolterons la synthèse du mal : le crédit social à la chinoise couplé à l’apocalypse consumériste. Plus que jamais, il n’y aura que le rire de nos enfants pour nous venger.



Julien Langella



Retrouvez tous les samedis, dans le Quotidien Présent, les réflexions inspirées par l’actualité à Julien Langella, cofondateur de Génération identitaire et membre d’Academia Christiana.



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