Le débat envahit les radios depuis le début de la semaine : la France peut-elle imiter l’Autriche et forcer les non-vaccinés au confinement ?
Sans minimiser la portée symbolique extrêmement grave de cette mesure, rappelons que le confinement autrichien, sans attestation de sortie ni kilomètre obligatoire, est plus souple que son équivalent français.
Dans un pays aux réflexes soviétoïdes comme le nôtre, une telle mesure d’incarcération pseudo-sanitaire verrait ses effets décuplés. Un faux principe de responsabilité justifierait cette politique carcérale : « les non-vaccinés ne peuvent faire porter à la société tout entière la responsabilité de leur choix, ils doivent assumer ».
Il est goûteux de voir les partisans du statu quo politique, droite et gauche confondues, eux qui ont toujours érigé l’irresponsabilité en dogme intouchable (remboursement de l’avortement par la Sécurité sociale, art moderne subventionné, impunité pour les délinquants…), réclamer subitement une sévérité exemplaire pour les non-vaccinés.
Les non-vaccinés sont donc le bouc émissaire tout désigné de la diffusion de la grippe de Wuhan, alors que nous savons très bien que le virus circule plus efficacement à cause des vaccinés, qui répandent le Covid grâce à leur passe sanitaire, avec une bonne conscience de citoyen modèle.
Les gens auraient le droit sacro-saint de choisir, dans l’isoloir, entre Emmanuel Macron et Xavier Bertrand, mais ne pourraient pas se soigner comme ils l’entendent. Pourtant, il y a des votes plus nocifs que certains choix sanitaires. Un macroniste est beaucoup plus responsable de l’état déplorable de la France qu’un non-vacciné. Mais l’hypocrisie est le vice le plus répandu dans les nations sur le déclin.
Même les libéraux adhèrent au totalitarisme sanitaire, comme la majorité des Grandes Gueules de RMC, qui n’ont de « grande gueule » que le nom, puisque l’ancienne émission estampillée « rebelle », du moins « décalée » du paysage audiovisuel français, est devenu le lieu d’un plat conformisme. Encore une imposture médiatique, un simulacre de diversité d’opinion qui, ne remplissant plus son rôle de défouloir populaire, est légitimement concurrencé par d’autres médias comme CNews ou Sud Radio.
Les libéraux qui invoquent la responsabilité à tout bout de champ font mine d’ignorer ce qui, pourtant, les dérange la plupart du temps : le système de santé français est un organisme étatique auquel on n’échappe pas, tout le monde cotise pour le même service public, qu’on le veuille ou non. Un service public sous tension, secoué par la contestation récurrente des urgentistes, le manque de lits, de reconnaissance, de salaire digne de ce nom… L’hôpital français est malade.
Au nom de quoi soignerait-on un vacciné de préférence à un non-vacciné alors que les deux contribuent à la solidarité nationale ? Un immigré clandestins venu en France pour se faire soigner aurait donc plus de droit, s’il est vacciné, qu’un honnête citoyen français non-vacciné. On n’a jamais entendu les parangons de la « responsabilité individuelle » tonner contre l’AME, véritable pompe aspirante…
Julien Langella
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