« Je ne crois pas au modèle amish [et à] la lampe à huile » a raillé Emanuel Macron pour promouvoir la 5G au « pays des Lumières et de l’innovation. » Dans son discours sur « les combats de demain » et l’économie numérique, le président du Grand Bon en avant rappelle ce qui constitue selon lui le clivage politique majeur : « progressistes contre conservateurs », affirmait-il en 2016, avant de remplacer les seconds par les populistes en 2018.
On peut contester ce schéma et en proposer d’autres mais une réalité demeure : il y a bien une dynamique de la table rase portée par la Macronie, un projet de déconstruction des réalités naturelles (sexes, races, cultures, frontières, autorité parentale…) qui prolonge et accélère des tendances anciennes. La destruction des familles date du salariat féminin qui exclue la mère du foyer, de la suppression du statut juridique de « chef de famille » en 1970 et de l’autorisation du divorce cinq ans après.
Le nomade attalien, citoyen du monde cocu et content, n’est que l’aboutissement à l’échelle planétaire de l’universalisme républicain qui tenta de détruire les terroirs au XIXe siècle.
L’école de Vallaud-Belkacem poursuit l’œuvre des Hussards noirs de la IIIe République qui voulaient déraciner les enfants pour en faire de bons électeurs. Les naturalisations pseudo-humanitaires pour cause de Covid répondent au regroupement familial et au droit du sol dans les années 70 et 80.
Les dérégulations financières actuelles s’inscrivent dans le sillage du libéralisme depuis deux siècles : privatisation des biens communaux en 1793, « marché du travail » (espace où la force de l’homme se monnaye comme une marchandise), etc.
Les travestis africains se déhanchant sur le perron de l’Elysée pour la Fête de la Musique sont le fruit pourri de cette grande transformation. Macron lui donne un élan particulier mais n’invente rien. En face, il y a des tartuffes de gauche, Insoumis et autres khmers rouges en voie d’extinction, qui s’y opposent sur certains points (privatisation de La Poste, réforme des retraites…) sans jamais remettre en cause le moteur de ces changements : l’idéologie du Progrès.
D’autres tartuffes, de droite, adhèrent au progressisme en matière technologique par anti-écologisme primaire tout en défendant un socle de valeurs morales, dans la famille ou à l’école, parfaitement conservatrices. L’incohérence des progressistes de gauche comme de droite n’efface pas la réalité d’un vaste courant cherchant à transformer la société par tous les moyens.
A tel point que les populistes, défenseurs du bon sens et de la mesure, sont rares. On les trouve chez les décroissants et à la droite du RN, à la jonction des pôles. D’autre part, il y a les Amish, autonomes sur le plan alimentaire (qui de surcroît nourrissent des régions entières, comme en Bolivie), extrêmement solidaires (par des prêts communautaires sans usure), fidèles à leur foi, passés maîtres dans l’art du recyclage, artisans réputés, à la tête de familles fécondes et dotées d’une espérance de vie supérieure de dix ans à la moyenne. Leur monde peut s’écrouler, celui des Amish s’élèvera au milieu des ruines. Prenons-en de la graine.
Julien Langella
Retrouvez tous les samedis, dans le Quotidien Présent, les réflexions inspirées par l’actualité à Julien Langella, cofondateur de Génération identitaire et membre d’Academia Christiana.
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