Amazon annonçait en mai dernier le rachat de la Metro Goldwyn Meyer. Au temps de sa gloire, la major au lion rugissant produisit Autant en emporte le vent, le réalisateur Tex Avery, Frank Sinatra, Ben Hur, Rocky et autres poids lourds. Dans la deuxième partie du vingtième siècle, la MGM entama un irréversible déclin au profit de la Paramount, de Warner Bros… « Pour 8,45 milliards de dollars – 7 milliards d’euros au moment du rachat, Amazon s’est offert plus de 4 000 films, nous apprenait Le Monde mardi dernier, dont la saga James Bond, Le Silence des agneaux (…) ainsi qu’un vaste catalogue de séries ».
« L’influence d’Amazon sur la santé et la diversité de l’industrie du cinéma, s’alarme le Strategic Organizing Center, risque d’être négative si on laisse l’entreprise s’agrandir ». Lundi dernier, elle appelait l’Autorité de concurrence à revenir sur cette acquisition. Un milliardaire libertarien et pro-LGBT rachète la MGM, studio phare d’une époque très « genrée », comme dirait Marlène Schiappa, où les hommes, la cigarette au bec, avaient le dessus sur les femmes, les Indiens et les Noirs.
Qu’on se le dise, c’est bien la fin d’une époque. En janvier 2021, Amazon bannissait de son service d’hébergement l’application Parler, refuge de la droite identitaire US. Ces dernières années, Amazon a censuré plusieurs auteurs, dont le psychologue catholique Anne Paulk et le pasteur Joe Dallas, qui aident des homosexuels à quitter l’homosexualité. Or, la firme est le premier détaillant de livres au monde et contrôle 80% du marché états-unien… Le Washington Post, racheté par Bezos en 2015, soutenait Joe Biden, et en septembre dernier, qualifiait Donald Trump de « pire président des temps modernes ». En juin, Amazon Studios publiait sa charte de production : « l’équipe créative principale de chaque film et série devra inclure au moins 30% de femmes et 30% de personnes issues d’une minorité ethnique », avec pour objectif « une parfaite égalité dès 2024 ». Pour chaque production, Amazon Studios prévoit a minima « un personnage dans un rôle parlant LGBT+, handicapé ou d’un groupe ethnique minoritaire », et « 50% des personnages devront être des femmes » (Allocine.fr, 17 juin 2021). Il en va de même pour le choix des fournisseurs…
Amazon, c’est le grand capital au service du rouleau compresseur LGBT, du métissage et de la tyrannie afro-diversitaire. C’est la logique même du capitalisme. Celui-ci ne fait pas de sentiment et recycle tout ce qui est rentable, car le politiquement correct est toujours payant en Occident : les clients « non-binaires » sont comblés et les gens normaux sont trop intimidés par le terrorisme intellectuel pour juger scandaleux qu’on promeuve des marginaux. Le mode de vie des pontes de la mondialisation, nomades et affranchi des limites morales, donne au capitalisme un tour fatalement gauchisant. Il y a des capitalistes patriotes, comme Donald Trump ou le chilien José Antonio Kast, mais il n’y a pas de capitalisme identitaire, éthique ou conservateur : c’est parfaitement contradictoire avec sa dynamique d’abolition des frontières (géographiques, sexuelles, raciales…), autant d’obstacles à la consommation tous azimut. On ne fera pas de révolution conservatrice sans bras de fer avec les puissances d’argent.
Julien Langella
Retrouvez tous les samedis, dans le Quotidien Présent, les réflexions inspirées par l’actualité à Julien Langella, cofondateur de Génération identitaire et membre d’Academia Christiana.
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