L’astromobile Persévérance s’est posé la semaine dernière sur Mars, avec pour objectifs la recherche de traces de vie actuelle ou ancienne sur la planète rouge, le test de technologies permettant la création d’oxygène à partir de l’atmosphère martienne et l’étude de l’impact de la météo locale sur une éventuelle mission d’habitation.
Au début des années 70, le physicien Ernest Stuhlinger, directeur du centre de vol Marshall, pilote l’envoi des télescopes Hubble puis X, rattaché à la première station spatiale Skylab. Herr Stuhlinger est l’un des fils du programme Paperclip, lancé par les Etats-Unis à la fin de la Seconde guerre pour recruter parmi les élites scientifiques du Troisième Reich. L’Oncle Sam rêvait d’enrichir son arsenal des connaissances et techniques d’armement teutonnes, Deutsche Qualität oblige.
Alors que Stuhlinger est tout affairé aux commandes de ses claviers lumineux ou en grande discussion avec d’autres cerveaux géniaux, le service du courrier dépose sur son bureau la lettre de Sœur Marie Jucunda. L’humble servante du Seigneur est investie d’une grande mission, elle aussi : soulager la misère des enfants du Bon Dieu en Afrique noire. La religieuse interpelle le chercheur sur les sommes mirifiques allouées au programme spatial et son complet dénuement dans le combat contre la faim. La réponse de Stuhlinger, technocratique et utopiste, est représentative de nos élites. Il invoque le rôle des satellites dans l’étude du sol, de la sécheresse et des précipitations, comme si huit mille ans d’agriculture ne nous avaient rien appris… Il fait remarquer la collaboration internationale dans l’espace, exutoire pacifique à la guerre sur Terre. Argument qui fait doucement sourire depuis la création de l’United Space Forces en 2019, sixième branche de l’armée américaine.
Enfin, Stuhlinger souligne la « motivation » représentée par l’exploration spatiale, qui agrège plus de cerveaux que l’agronomie : « les étoiles font plus rêver que vos coups de bèche, mais vous en toucherez tôt ou tard les royalties ». Il achève son manifeste par une photographie de notre planète et un commentaire sur cette « île fragile » qui deviendra une « Terre meilleure » grâce à la NASA.
En 2019, l’espace a coûté près de 50 milliards aux Américains et l’Agence européenne y a alloué 14 milliards de 2020 à 2024. Bien sûr, il y aurait des retombées : le GPS, les télécommunications, le développement informatique ou encore l’assistance cardiaque. Mais la recherche spatiale n’a pas empêché la destruction de la paysannerie, la sur-pollution, les guerres au Moyen-Orient, le Grand remplacement ou la baisse générale du QI.
Les prophéties de Sthulinger n’étaient que fantasmes. Alors, si l’exploration spatiale est une source légitime d’enthousiasme, ne soyons pas dupes. Avec un tel budget, nous aurions déjà acquis la souveraineté alimentaire, par la conversion au Bio et l’installation de serres à la place des centres commerciaux, résolu le problème de surpopulation hospitalière et le nombre d’élèves par classe en multipliant par dix la création d’écoles et d’établissements de santé, et mis sur pied une flotte monstrueuse pour reprendre la Méditerranée et en chasser nos rivaux.
Julien Langella
Retrouvez tous les samedis, dans le Quotidien Présent, les réflexions inspirées par l’actualité à Julien Langella, cofondateur de Génération identitaire et membre d’Academia Christiana.
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Vous posez-vous la question ? Vraiment ? la réponse est : la "conquête" spatiale ne sert à rien... d'essentiel. A part un éventuel déversement de surpopulation terrienne vers quelque planète "vivable" dans quelques centaines d'année (si on n'a pas fait sauté la Terre entre-temps) ?...
A quoi cela sert, sinon à faire rêver, c'est Hollywood tous les jours pour les "sans-dents" et les plus-que-sans-dents... l'illusion d'un meilleur futur "intersidéral" sidérant, éthéré, lointain, c'est le mieux qu'on ait trouvé pour faire oublier les misères quotidiennes des "toujours plus pauvres", qui "en même temps" ignorent les manipulations monstrueuses "des toujours plus riches", ceux qui, au travers de cette "conquête de l'espace" (au fait, de quel "espace" parle-t-on ?), marquent toujours un pe…