Ces derniers mois, les reportages pleuvent sur les effets délétères de l’alimentation industrielle, surchargée en sucre raffiné et en additifs. Le lien avec l’attention, la mémoire et les performances cognitives sont établies : la malbouffe quotidienne décompose le réseau de neurones et ralentit la transmission des données, donc paralyse notre raisonnement. En clair : l’alimentation moderne nous rend stupides.
« On arrête les “gangsters”, écrivait Roger Heim, ancien président de l’Académie des sciences, on tire sur les auteurs de “hold-up”, on guillotine les assassins, on fusille les despotes ou prétendus tels, mais qui mettra en prison les empoisonneurs publics instillant chaque jour les produits que la chimie de synthèse livre à leurs profits et à leurs imprudences ? » (Socialter n°33, fév. 2019) Hécatombe chez les abeilles depuis les épandages de Gaucho en 1992, leucémies, cancers des ganglions, de la prostate, du rein, de l’estomac et du pancréas, Parkinson, Alzheimer et infertilité chez les agriculteurs, malformations génitales chez leurs enfants (4,5 fois plus de chances que les autres selon le Professeur Charles Sultan) … Valent-ils moins, ces Français ordinaires, que les Tutsis du Rwanda ou les musulmans de Birmanie ? Dans Vous êtes fous d’avaler ça (2016), le « trader » alimentaire Christophe Brusset explique que les normes sanitaires de l’UE, déjà laxistes, ne s’appliquent pas, dans les faits, aux produits chin
ois comme le thé, pour ne pas froisser la Chine, partenaire commercial inestimable. Primat de l’argent sur le Bien commun.
« Un vrai chef populiste doit engager le bras de fer avec les puissances d’argent et promouvoir un esprit sain dans un corps sain. »
Voilà le résultat de la « concurrence libre et non faussée » imposée à la production alimentaire. Un populiste qui ne dénoncerait pas ce scandale ne serait pas véritablement du côté du peuple. L’alimentation doit être la préoccupation numéro un de tout chef d’Etat prétendant gouverner au nom du peuple, pour le bien du peuple. Henri IV écrivait : « Dieu ne m’a donné mes sujets que pour les conserver comme mes propres enfants. » Un vrai chef populiste doit engager le bras de fer avec les puissances d’argent et promouvoir un esprit sain dans un corps sain. Spécialement dès l’école : la fourniture de fruits et légumes issus de l’agriculture paysanne dans les cantines scolaires, l’initiation quotidienne aux activités manuelles et potagères à l’école, la dénonciation de tous les accords commerciaux entre l’Education nationale et Microsoft, la suppression des outils numériques dans les lieux destinés à l’enfance au profit de bibliothèques et de jardins éducatifs, etc. Economiquement : détaxer la production de proximité, stopper toute appropriation de terre cultivable par des étrangers, accorder la préférence locale et maraîchère dans l’accès au foncier, stopper la bétonisation, détruire les centres commerciaux et les fast-food pour les remplacer par des halles réservées aux producteurs et artisans ainsi que des coopératives (ce qui implique une révolution urbanistique pour remodeler des quartiers ouverts aux commerces de proximité, moteur du lien social)…
La France sera notre ZAD. Et bien sûr, pour tout cela : retrouver notre souveraineté monétaire donc politique et créer des institutions au-dessus des élections, donc des partis (que l’on supprimera), et des médias. La révolution populiste doit être celle du Vrai, du Beau, du Bien… et du Bon !
Article paru dans le quotidien Présent, le 14 novembre 2019.