Une adolescente reçue en grandes pompes dans les cénacles où les décisions majeures sont adoptées, voilà l’image d’un monde où les enfants-rois dictent leurs devoirs aux adultes. Mais derrière le rideau du jeunisme, il y a les mêmes vieux briscards qui s’activent en coulisses, maires du palais d’une reine mérovingienne fantoche, à l’instar de sa mère, qui a déclaré que sa fille pouvait « voir le CO² », et de George « Docteur Moreau » Soros.
L’affaire Greta Thunberg est donc d’abord celle de la manipulation d’une enfant par des adultes. Ceux-ci, pendant qu’ils tirent les larmes des Français sur le réchauffement climatique pour leur faire les poches à coups d’« éco-taxes », ratifient le traité de libre-échange avec le Canada qui favorisera l’importation de produits toujours plus médiocres, toxiques et nombreux, augmentation la consommation d’hydrocarbures et donc la pollution, enterrant au passage les producteurs français.
« C’est l’histoire d’une pédophilie politique : on consomme l’image de cet enfant à la conscience écologique idéalisée comme on use la surface d’une idole païenne sur le champ de bataille. Mais à la fin, il n’en reste plus rien ».
C’est l’histoire d’une pédophilie politique : on consomme l’image de cet enfant à la conscience écologique idéalisée, parée de toutes les vertus éthiques, comme on use la surface d’une idole païenne sur le champ de bataille. Mais à la fin, il n’en reste plus rien : la déesse est épuisée et le temple est détruit, foulé aux pieds par ses fidèles, comme les Mayas tuant leurs dieux lorsqu’ils n’ont pas amené la pluie. Greta Thunberg est un enfant-soldat de plus, comme un jeune Noir lancé dans une guerre pour des diamants. Elle ne mérite donc pas notre opprobre.
Ensuite, pourquoi Greta Thunberg est-elle adoubée par les puissances d’argent ? C’est simple : elle ne les remet pas en cause. A Libération (« Êtes-vous anticapitaliste ? »), elle répond : « Je fais très attention à ne pas utiliser ce type de mot. J’essaye de rapporter seulement ce que dit la science. Avoir une opinion sur la question du capitalisme nécessite de prendre en considération autre chose que le climat » ; et elle ne cesse d’appeler les élus à « écouter les scientifiques ». Son discours roule au scientisme : aucune analyse de fond ne vient cibler les causes profondes, dans l’organisation sociale, du saccage de la nature. Avec sa nuance verte, elle ne fait qu’apporter sa voix au concert des technocrates, qui réduisent tous les maux à des dysfonctionnements techniques censés être résolus par de meilleurs protocoles de discussion ou d’action.
Entre les uns qui résument l’écologie à des rapports d’experts sur le climat et les autres qui réduisent le bonheur d’une nation au PIB, c’est le même aveuglement matérialiste. Au même titre, la mode de la « collapsologie » indique assez bien que les réflexions sur l’effondrement, aussi légitimes soient-elles, ne menacent absolument pas le pouvoir en place. Alors, que le réchauffement climatique soit réel ou non, peu importe : la climatomânie a tué l’écologie et sert le mondialisme, en promouvant une « croissance verte » aussi illusoire qu’un musulman « modéré » et une gestion globalisée des problèmes environnementaux au mépris des nations, écosystèmes des hommes.
Article paru dans le quotidien Présent, 26 septembre 2019.