« Détroit, ville sauvage » est un documentaire tourné en 2010.
Le cas de Détroit est connu et le déclin progressif a commencé, il y a 30ans : là où les friches se démultiplient ou l’herbe pousse sur les parkings, ou les bâtiments s’effondrent, ou les gangs de chiens erres, où les spots radios déclament en boucle pour lutter contre l’endettement. Un déclin qui a surtout commencé à partir du 2e mandant de Reagan (1984-1988) jusqu’à qu'à la crise de 2008; une ville « laboratoire » du capitalisme, où des procédés ont été essayés et développés par la suite, à travers le monde, laissant cette ville comme un cratère. Cet exemple sera le début de cette décomposition américaine dans son ensemble malgré une idéologie néolibérale temporairement triomphante avec à la clé : une exploitation des inégalités et le culte des minorités. Cependant, le Phoenix renait de ces cendres et à Détroit, Florent Tillon nous montre un grand nombre d’initiatives locales, où les hommes se réorganisent en sociétés autonome, des nouveaux pionniers faisant pousser des légumes, d’autres recyclant et bricolant tout ce qui peut se réparer.
Ce documentaire met en exergue la débrouillardise du peuple américain qui ne peut plus compter sur un état providence. Des humains qui fabriquent du récit personnel : le marginal qui se tient debout devant le monde et qui médite. On peut voir ici, des parcours de vies pleins d’espoirs surgissant des ruines du XXe siècle de « l’American way of life » et de son progrès éternel, un progrès qui ne peut plus innover la nouveauté comme dirait le journal « la décroissance ».
Voici le film :
Pour plus d'infos sur le documentaire et le réalisateur, vous trouverez ici une analyse plus détaillée avec d’autres sources au sujet des villes américaines en transition.