Depuis 25 ans maintenant, au sud de Nantes, a lieu un camp chantier ayant pour but de reconstruire une chapelle qui fut une ruine enfouie sous les taillis. Chaque été des jeunes hommes et des jeunes femmes bénévoles et sans qualification particulière travaillent à cette ouvrage durant les mois de juillet et d’août.

Histoire de la chapelle
La chapelle a été fondée au Xe-Xie siècle. Elle est alors la première structure religieuse de la future paroisse de la Chapelle Basse-Mer. Entre les nationalisations des biens du clergé par la république et l’incapacité de la paroisse à l’entretenir, elle finit par tomber en ruine et dans l’oubli. Ce n’est que le 13 mai 1993 qu’elle est rachetée par l’association Mémoire du futur car son président Reynald Seycher s’est promis de rebâtir cette chapelle. Les débuts semblent difficiles : peu de moyen, peu de soutient humain et matériel, sauf celui de jeunes qui viennent donner un peu de leur temps pour le chantier. Assez vite s’organisent des camps, annuels, viennent quelques professionnels si bien qu’à la fin de l’été 1994, la chapelle a été nettoyée, les murs remontés et l’édifice couvert. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Suite à cette encourageante réussite le chantier continue depuis 25 ans si bien que le site compte aujourd’hui plus de 70 mètres de souterrains, plusieurs cryptes, des puits et la chapelle a une sacristie, un cloître et une salle annexe symétrique de la chapelle.
Une oeuvre de transmission
Les camps se déroulent sous l’autorité de Reynald Seycher et des jeunes responsables à qui il confie les différentes tâches de commandement. Chacun y apprend les différents besoins d’un chantier, les plus anciens et les plus compétents montrant le chemin aux autres. Des amitiés solides se sont crées autour de la transmission de nombreux savoirs faire techniques et d’une ambiance de proximité propre aux chantiers. Mais c’est aussi la transmission d’une foi et d’un combat ; camp catholique, les prières sont quotidienne. L’importance du combat culturel et pour la mémoire est aussi mise en avant par le camp et par son cadre qui y est propice. Nul ne peut assuré être passé au chantier sans avoir reçu ces savoirs techniques et ces armes spirituelles que sont la prière et l’amitié.
Identité et enracinement
Tout travail manuel, et particulièrement ceux d’un chantier, demande un effort physique ainsi qu’un peu de douleur. Il y a sur place des jeunes qui sont plus manuels que d’autres, certains au contraires sont des intellectuels, mais tout le monde y trouve sa place. Le fait de se donner à fond, d’avoir des ampoules ou de tomber de fatigue le soir permet aux jeunes garçons et jeunes filles de trouver l’homme et la femme en eux. Le chantier use physiquement et fait ainsi grandir et mieux se connaître soi-même. Car seul l’effort permet cela. Cette identité qui se voit renforcée n’est pas seulement personnelle elle est aussi historique : rebâtir le passé, concrètement permet de mieux le connaître de saisir l’importance de la terre et de l’histoire. Les fondations de la chapelle sont le passé, ses ouvriers sont les hommes et les femmes présents qui battissent le futur de leur main. Cet enracinement a donné lieu à un réseau et tous ceux qui l’ont expérimentés ne peuvent qu’apprécier en raison des amitiés très fortes qui naissent sur le chantier.
Tous les jeunes majeurs sont ainsi invités à ce camp afin de mieux se connaître, de se perfectionner physiquement et spirituelment et à mieux comprendre grâce à cette chapelle l’importance de l’enracinement et de la mémoire. Pour ceux qui veulent découvrir ce lieu, à l’occasion du week-end du patrimoine, la chapelle est ouvertes à tous ces 15 et 16 septembre.
Plus d’information sur www.memoiredufutur.fr