L’industrie américaine du divertissement est une formidable arme de « soft power », elle façonne les esprits, « colonise l’imaginaire » comme le dit Alain de Benoist, et finit par imposer une certaine vision du monde, un mode de vie, des habitudes de consommation… Cet instrument de propagande est d’autant plus efficace et dangereux qu’il agit de façon douce et « tranquille », simplement à force de répétition, en faisant baigner sa cible dans un environnement visuel, sonore, ludique, savamment construit et précisément choisi. Les films de cinéma et les séries sont de très bons exemples de cette agression culturelle : aucun n’est jamais neutre, ils sont tous porteurs – et donc transmetteurs – d’un message, de valeurs, de vision du monde américano-centrés… Et l’influence qu’ils ont sur le public est d’autant plus importante et profonde qu’elle est bien souvent inconsciente, le récepteur des messages n’ayant pas le sentiment d’être manipulé ou aliéné. Ainsi, peu à peu, l’industrie américaine du divertissement arase les différences entre les peuples, uniformise les pensées et les goûts à travers le monde et transforme chaque spectateur en petit « homo americanus » prêts à consommer les produits mondialisés programmés pour lui.
Face à ce danger, à cet autre « grand remplacement », que peut-on faire, que peut-on voir, vers quelles œuvres se tourner ?
Deux voies de résistance à cette hégémonie culturelle : la (re)découverte du patrimoine cinématographique français et européen et la recherche, dans la production européenne contemporaine, des œuvres qualitatives qui existent encore. Vous trouverez ci-dessous deux listes (non exhaustives bien sûr !) d’oeuvres cinématographiques illustrant ces deux voies. Quelques suggestions d’œuvres qui, dans des genres et styles très différents, incarnent et expriment toutes les différentes facettes du génie européen, les spécificités culturelles, historiques, psychologiques, politiques et sociales du « vieux continent ».
1. Le patrimoine :
« Metropolis » de Fritz Lang
« Le cuirassé Potemkine » de Serguei Eisenstein
« La grande illusion » de Jean Renoir
« La belle équipe » de Jean Duvivier
« Hôtel du Nord » de Marcel Carné
« La belle et la bête » de Jean Cocteau
« La traversée de Paris » de Caude Autan-Lara
« Quai des Orfèvres » de Henri-Georges Clouzot
« Le voleur de bicyclette » de Vittorio De Sica
« le Guépard » de Luchino Visconti
« Le Repas des fauves » de Christian-Jaque
« Les misérables » de Jean-Paul Le Chanois
« Week-end à Zuydcoote » d’Henri Verneuil
« Le Président » d’Henri Verneuil
« Les grandes familles » de Denys de La Patellière
« French Cancan » de Jean Renoir
« La règle du jeu » de Jean Renoir
« Jour de fête » de Jacques Tati
2. Le cinéma contemporain :
« Les enfants du Marais » de Jean Becker
« La 317e Section », de Pierre Schoendoerffer
« Das Boot » de Wolfgang Petersen
« Aguirre, la colère de Dieu » de Werner Herzog
« Europa » de Lars Von Trier
« Ridicule » de Patrice Leconte
« Capitaine Conan » de Bertrand Tavernier
« Cyrano de Bergerac » Jean-Paul Rappeneau
« Marius et Jeannette » de Robert Guédiguian
« Le vent se lève » de Ken Loach
« Rosetta » de Jean-Pierre et Luc Dardenne,
« De bon matin » de Jean-Marc Moutout
« L’exercice du pouvoir » de Philippe Galland
« Au revoir là-haut » d’Albert Dupontel
« L.627 » de Bertrand Tavernier
« Merci Patron » de François Ruffin
« Place publique » de Bacri et Jaoui
« L’école buissonnière » de François Vanier
« Acab » de Stefano Sollima
« La grande bellezza » de Paolo Sorrentino
« Petit paysan » d’Hubert Charuel
« Les filles au moyen-âge » d’Hubert Viel
Xavier Eman