L’originalité d’Academia Christiana passe aussi par une volonté de remettre en cause ou d’avoir un jugement critique sur le passé de notre mouvance.
Si depuis 1789 la droite catholique perd tous ses combats c’est peut-être aussi parce qu’elle s’y est mal prise : même si nous sommes des héritiers respectueux nous usons de notre droit de critique vis à vis de notre passé.
Ce qui a peut-être le plus manqué à nos prédécesseurs c’est le manque d’humilité. Autant la repentance perpétuelle et la soumission à l’idéologie de l’adversaire est un terrible poison, autant ce n’est pas parce qu’on pense détenir la vérité sur un certain nombre de points que cela nous autorise à juger de haut les personnes et à critiquer systématiquement tous ceux qui ne partagent pas nos convictions. La médisance, les querelles de chapelle et les divisions nous empêchent de gagner.
Ce n’est pas parce qu’on pense détenir la vérité sur un sujet que cela nous dispense d’effort en terme de pédagogie et de communication.
Un simple tract intitulé « Non à l’avortement » ou « Non à l’immigration » ne convainc pas grand monde. Nous avons le devoir d’être pédagogue, de faire un certain nombre de compromis avec les exigences de la communication de notre époque.
Nous nous devons d’utiliser les techniques modernes du marketing ou de la communication au service de notre cause, à condition également de ne pas singer notre adversaire.
On peut faire du rap identitaire sans adopter entièrement le parler et la gestuelle propre à la musique nord africaine. Nous avons le devoir d’être créatif et ingénieux, de détourner les codes de la culture pop au service de notre combat, cela aura l’effet de déboussoler notre adversaire et de montrer un nouveau visage.
L’esthétique ne doit jamais être négligée dans notre combat, c’est pour ça que nous faisons des tee-shirts, des drapeaux, que nous encourageons toutes sortes d’initiative dans le domaine artistique tant que cela fait la promotion de nos valeurs.