Attention : la conférence a été annulée, Rod Dreher ayant dû rentrer aux Etats-Unis plus tôt que prévu. Nous vous prions de nous excuser du désagrément.
Rod Dreher, auteur du désormais très célèbre Pari bénédictin sera de passage en France le lundi 19 Février. Il a répondu présent à l'invitation d'Academia Christiana. Un stand libraire et une buvette se tiendront à l'issue de la conférence, vous pourrez acheter les livres de l'auteur et ainsi que des boissons et des sandwichs.
Lundi 19 février - 19h30 8 bis, rue Vavin Paris 6eme Métro Vavin
Père de famille, journaliste renommé et chrétien fervent, Rod Dreher fait partie des voix toniques d’un nouveau conservatisme américain prônant tout à la fois la redécouverte de la morale d’Aristote et une critique virulente du capitalisme. Partant du constat que nous vivons une ère politique diluvienne, sans précédent depuis la chute de l’Empire romain, dans laquelle « sont peut-être déjà nés ceux qui verront la mort effective du Christianisme dans notre civilisation », Dreher esquisse un changement de stratégie voué à sauver ce qui peut encore l’être. Le conservatisme s’étant souvent fourvoyé dans des combats défensifs ayant mené à une série d’échecs. Se cantonnant dans les années 50 à voter en faveur d’une politique économique libérale, les conservateurs ont été surpris de voir surgir la révolution sexuelle du libéralisme moral, sans prendre conscience que cette dernière résultait du libéralisme économique grâce au levier émancipateur d’un marché toujours plus ingénieux dans ses prétentions à faire émerger de nouveaux appétits concupiscibles. La révolution sexuelle et l’avénement de la société de consommation nous ont fait sortir du monde chrétien. La politique tourne désormais autour de la guerre des races et des classes. Le débat sur la vie a disparu de l’agenda politique, ne servant plus que de variable d’ajustement dans le calcul des politiciens opportunistes. Dreher fait remarquer que « l’alliance entre le monde de l’entreprise et le conservatisme social » s’est érodée au point de lâcher. Face à la tendance actuelle qui consisterait à idolâtrer le pouvoir, Dreher nous met en garde contre les compromissions quasi systématiques que doivent faire les chrétiens s’ils veulent en conserver l’accès. La politique serait devenue incapable « d’enrayer la tendance prise depuis de nombreux siècles à la désacralisation et à la fragmentation ». C’est là qu’intervient le pari bénédictin. Pratiquement, c’est une priorité mise sur la redécouverte des vertus oubliées de notre christianisme. Centré sur l’importance du renouvellement de la vie communautaire, sans tomber dans les caricatures sectaires, il est une invitation à délaisser, au moins partiellement, le monde moderne. Nous rappelant que l’on ne peut apporter au monde ce que l’on n’a pas, Dreher développe une série de perspectives pratiques visant à faire renaître les communautés chrétiennes de leurs cendres : redécouvrir la liturgie, renouer avec l’ascèse, vivre à proximité des membres de sa communauté, retirer ses enfants de l’enseignement public, constituer un réseau professionnel chrétien, redécouvrir les métiers manuels, se préparer à la pauvreté, se tenir à distance des sources d’aliénations technologiques… Selon les mots de l’auteur, le « Pari bénédictin » est « une politique issue de notre relative impuissance dans la société contemporaine ». Ce Pari doit donc être considéré comme un changement stratégique en raison de circonstances particulières. Pris comme la théorisation d’une nouvelle philosophie politique, le pari bénédictin pêcherait par son oubli de la dignité propre du politique indépendamment des circonstances. Le politique dans l’ordre naturel n’est pas une finalité accessoire que le chrétien pourrait délaisser pour se cantonner au soin exclusif de son âme.