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Catholicisme et identité


« Le combat identitaire est l'une des conditions de la survie du christianisme en Europe. »

Partant du principe que tous les hommes sont appelés à être sauvés, l'Abbé de Nedde explique pourquoi les catholiques doivent défendre leur identité par l'action politique.

Aujourd'hui encore, l’Église est tiraillée en son sein entre les partisans de l'unité et ceux de l'uniformité. S'il est un incontestable besoin d'unité de l’Église autour du Saint Père, le concile de Trente a manifesté une volonté d'uniformisation à laquelle la France fut très réticente. A l'inverse, dans les années 70, Rome donna beaucoup plus de pouvoir à la conférence des évêques de France, ce qui entraîne d'inévitables dérives : on pioche dans les autres cultures pour alimenter la spiritualité et la liturgie occidentale. Ainsi, une uniformisation du message chrétien s'étend, sans passer par le filtre de l'autorité romaine. Le problème reste donc celui du principe d'unité. Les chrétiens ont aujourd'hui une unité extérieure : l'agir, et non l'être, alors que notre principe d'unité doit être notre adhésion à Jésus Christ ; c'est cela la fraternité universelle.

L'obstacle à cela, c'est la négation de l'universalisme chrétien. Pour instaurer le christianisme, il faut une société juste (le christianisme aura du mal à s'implanter dans un régime totalitaire), il faut associer la prière à un combat politique. En effet, l'être humain n'est jamais forcé de choisir entre son pays et sa religion, les deux sont légitimes, ce n’est simplement pas du même ordre. Cependant, au moment de voter, le chrétien ne doit pas regarder uniquement la question de la vie, comme si l'essentiel était uniquement ceux qui vont naître (avortement) et ceux qui vont mourir (euthanasie) : entre les deux, il existe tout de même des hommes, des femmes et des enfants dont la protection physique et culturelle doit être assurée. Évitons donc tout recours au sentimentalisme. Être chrétien n'est pas un joker derrière lequel on se réfugie pour ne pas prendre de décisions musclées. Et soyons lucides, le catholicisme est la seule religion pouvant se marier avec les actions politiques.

Par conséquent, peut-on défendre cette identité ? En premier lieu, ne fracturons pas notre identité comme autant de racines divergentes : païens et chrétiens ont vocation à œuvrer à la même identité. Il n'y avait pas de France au moment du paganisme, elle est née avec le christianisme. En revanche, nous avons su préserver une sacralité naturelle en reprenant les date et les lieux de spiritualité païenne. Le paganisme a préparé au christianisme, il a été un terreau fertile, et les druides se sont convertis en masse, voyant dans le christianisme l'aboutissement de toutes leurs croyances.

Ensuite, gardons à l'esprit que le combat pour la sanctification est individuel, le combat politique non. En politique, les actions sont mesurées par le Bien commun. Dans la foi catholique, c'est par la Charité. Par conséquent, on ne saurait faire intervenir la Charité individuelle pour sauver la France. Le combat identitaire doit se faire sans lien avec la religion, qui arrivera comme une perfection : la politique sera alors le terreau fertile du christianisme. La conversion de beaucoup en dépend. Pour se faire, le christianisme dispose de deux voies pour son expansion : l'apostolat du clergé avec les conversions et l'apostolat des laïcs avec la politique. Nous devons mettre nos talents au service du Bien Commun pour œuvrer à une société plus juste, tout en ayant des responsabilités à hauteur de nos talents.

Le combat identitaire est le Salut du christianisme. Il faut effectuer un repli sur nos racines pour mieux les faire ressortir ; notre catholicisme n'est pas abstrait. « l’Église catholique n'est pas une fédération d'églises », dixit Benoît XVI. Il n'y aura pas d'alliance sans le respect des traditions et des institutions politiques, c'est pour cela que toute alliance avec un islam conquérant et dévastateur est au mieux une illusion, au pire un suicide civilisationnel.

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